Argentine – Journal de bord – 09.12.2014
07h00 : Nous sommes plusieurs à nous retrouver pour le petit déjeuner…c’est le grand jour, nous partons pour la prison de Ezeiza qui se trouve à environ 30 minutes de notre hôtel.
L’entrée dans la prison se passe sans encombres, on donne notre passeport pour recevoir un badge visiteur à l’appel de notre Nom de famille souvent imprononçable pour les gardiens, petits sourires de connivence et on part rejoindre sous un soleil de plomb le pavillon où nous allons donner notre concert. L’établissement est très grand, regroupant différents pavillons (victimes d’addictions, hôpital psychiatrique, longues peines, les personnes qui purgent une peine pour la première fois, etc…) qui sont éloignés chacun d’environ 500m dans un cadre de verdure paisible.
L’accueil est chaleureux, les gens sont détendus et les détenus donnent un coup de main pour amener le matériel. Les techniciens installent le matériel…le son est très difficile à gérer dans la salle (très grande, et beaucoup de métal)…Et d’un coup, c’est parti ! Le public répond présent, tapant dans les mains et chantant dès le premier titre du répertoire qui sera très Rock pour l’occasion. Nous sommes heureux de constater que nous ne sommes pas à côté de la plaque avec le choix de notre répertoire.
Il y a environ 75 hommes entre 20 et 60 ans. Le personnel participe aussi joyeusement et profite d’immortaliser cet événement sur leur téléphone mobile.
Nicole et Thierry partent dans la salle pour se rapprocher des prisonniers, les sourires illuminent les visages, poignées de mains, remerciements, l’ambiance est à son comble lorsqu’on accueille sur scène un batteur du cru pour un « Satisfaction » d’anthologie repris en cœur par les détenus heureux. Nous terminons le concert par « Sweet Dreams » et saluons le public.
Thierry discute avec un détenu qui lui dit qu’il s’est vraiment identifié à son témoignage de vie, au texte de l’Indifférence et souhaite vraiment pouvoir jouer de la guitare et partager sa musique avec d’autres prisonniers lorsqu’il sortira de prison. Les larmes coulent, l’émotion est vive, le but est atteint, les cœurs ont été touchés. Nous quittons les lieux, exténués, mais heureux de ce premier contact avec les prisons Argentines.
Thierry Lesquereux